PARIS – 27 novembre 2025 – Pour diffusion immédiate – Le Conseil National du Logiciel Libre (CNLL), représentant la filière française du numérique ouvert, apporte son soutien plein et entier à la lettre ouverte adressée mardi à la Présidente Roberta Metsola par une coalition transpartisane de 38 députés européens. Cette initiative, qui demande le remplacement des technologies et solutions propriétaires extra-européennes par des alternatives souveraines et/ou Open Source au sein du Parlement européen, marque une étape décisive dans la prise de conscience politique nécessaire à notre autonomie stratégique, et relève d'une approche pragmatique, fondée sur l'exemplarité, de la souveraineté technologique européenne.
Cette mobilisation parlementaire intervient quelques jours seulement après le Sommet franco-allemand sur la souveraineté numérique à Berlin et la publication de la « Déclaration d’Indépendance Numérique » par l'APELL et le CNLL. Elle confirme que le diagnostic posé par la filière est désormais partagé au sein de l'hémicycle européen : la dépendance technologique de nos institutions vis-à-vis de géants étrangers (notamment Microsoft, Dell, LG et HP, cités dans la lettre) constitue non seulement une vulnérabilité sécuritaire et politique, mais également une aberration économique.
Comme le soulignent les eurodéputés, continuer de financer notre propre dépendance avec l'argent du contribuable est insoutenable. Le CNLL rappelle son principe directeur : « Argent Public, Code Public ; Priorité à l’Open Source ; Préférence Européenne ». Le Parlement européen, en tant que cœur de la démocratie continentale, se doit d'être le fer de lance de cette doctrine.
Le CNLL se félicite particulièrement de la précision technique des recommandations formulées par les signataires. En citant explicitement des solutions matérielles (Fairphone, Cherry, Tuxedo Computers) et logicielles (Linux, LibreOffice, Nextcloud, /e/OS, Vivaldi), les eurodéputés démontrent que l'alternative n'est pas une chimère lointaine, mais une réalité industrielle immédiate.
Ces solutions, portées par des entreprises européennes innovantes, existent, sont matures et offrent des garanties de sécurité et de confidentialité que les acteurs soumis aux lois extraterritoriales (Cloud Act, FISA) ne peuvent structurellement pas fournir.
« Cette lettre ouverte est un signal politique fort qui fait écho à notre combat pour une commande publique responsable, » déclare Stéfane Fermigier, Co-Président du CNLL. « Il est temps de mettre fin à l'hypocrisie qui consiste à prôner la souveraineté numérique dans les discours tout en renouvelant systématiquement les contrats avec les GAFAM dans les actes. Le Parlement européen a aujourd'hui l'opportunité historique de montrer l'exemple en migrant vers un environnement de travail qui respecte ses propres valeurs de liberté, de transparence et d'indépendance. »
Le CNLL soutient la demande des signataires de constituer une « task force » dédiée à cette transition et d'établir un plan de migration concret avec des objectifs chiffrés d'ici la fin de la mandature. L'organisation se tient, aux côtés de ses partenaires européens de l'APELL, à la disposition des services du Parlement pour apporter l'expertise de l'écosystème Open Source européen dans la mise en œuvre de cette feuille de route vers l'indépendance technologique.
Le CNLL, Union des Entreprises du Logiciel Libre et du Numérique Ouvert, est l’instance représentative de la filière du logiciel libre en France. Il fédère plus de 300 entreprises spécialisées ou avec une activité significative dans le logiciel libre et l’open source : éditeurs, intégrateurs, sociétés de conseil, etc. Il assure la promotion de l’écosystème professionnel du logiciel libre, de son offre de logiciels et de services, et de ses besoins, notamment en termes d’emploi et de formation.