Sommet de Berlin sur la souveraineté numérique européenne

• 23 novembre 2025

A propos du sommet :

Co-organisé par la France (la DGE) et l’Allemagne (Ministère allemand du Numérique et de la Numérisation de l’État - BMDS), le sommet franco-allemand sur la souveraineté numérique s'est déroulé le 18 novembre 2025 à Berlin.

Cinq thèmes clés abordés :

1. Un tournant stratégique : la naissance d’un véritable axe franco-allemand du numérique.
   Au-delà de la communication, le sommet a marqué une rupture. On a assisté à un alignement concret de l’Allemagne sur la position française en matière de souveraineté.
2. Le rôle de l’industrie comme catalyseur : l’histoire derrière la mention “EuroStack” par le Chancelier Merz.
   La mention explicite de l'initiative “EuroStack” par le Chancelier n’est pas un hasard, et illustre l'influence de l'initiative, menée par des centaines d’entrepreneurs européens, sur l’agenda politique au plus haut niveau.
3. La commande publique comme levier : le débat “Buy European” entre stratégie industrielle et protectionnisme.
   C’est l’engagement le plus concret du sommet, et il ouvre un débat crucial. Comment mettre en place une préférence européenne, qui est un levier économique majeur pour réinvestir dans notre écosystème, sans tomber dans le protectionnisme ?
4. Le paradoxe de l’Open Source : un pilier reconnu sur le terrain mais controversé dans les textes.
   C’est l’un des points de tension les plus intéressants du sommet qui mérite d'être analysé. D’un côté, l’Open Source était un thème officiel de l’événement. De l’autre, la déclaration finale signée par les 27 membres contient une formulation qui le présente avec une méfiance surprenante.
5. Après les discours, l’exécution : les défis de la mise en œuvre.
   La vraie question est maintenant celle de l’exécution. Le véritable test de ce sommet sera sa traduction en contrats, en investissements et en critères clairs d’ici un an, pour passer de la volonté politique à la réalité industrielle.

Sujet des communs numériques européens, l'open source et l'APELL :

Pour la première fois, l’Open Source était un des six thèmes officiels du sommet. L’APELL avait l’un des six stands officiels, et a reçu la visite des ministres Wildberger et Lescure. Le Chancelier Merz, en citant le projet OpenDesk, a de fait validé l’idée que des solutions 100% Open Source puissent constituer des piliers de la souveraineté de l’administration allemande.

Perspectives et enjeux futurs :

Pour le CNLL, l'APELL et l’écosystème européen de l’Open Source, le Sommet Franco-Allemand a été un événement paradoxal. Il a marqué à la fois une consécration en termes de reconnaissance institutionnelle et une profonde frustration face à une formulation politique jugée inacceptable, qui insinue que l’Open Source serait par nature moins sûr que des “technologies propriétaires fiables”. Les axes d'actions incluent :

• Déclaration d’Indépendance Numérique : Signée par plus d’une centaine d’organisations, d’entreprises et de personnalités, cette déclaration lancé par l'APELL affirme que l’industrie Open Source européenne dispose déjà d’un “stack complet de solutions d’entreprise” pour mettre fin aux dépendances numériques.
• Appel à une Politique Industrielle : En France, le CNLL (Conseil National du Logiciel Libre) a relayé cet appel en exhortant les dirigeants à transformer la commande publique en un levier d’investissement stratégique avec un principe clair : « Argent Public, Code Public; Priorité à l’Open Source; Préférence Européenne ».
• Le combat pour l’Open Source continue : La question de la perception de l’Open Source dans les cercles politiques et administratifs reste un point de frustration, et devra etre adressé par l'ensemble de la communauté open source.