Paris, le 7 septembre 2023 - Pour diffusion immédiate.
Les institutions européennes entament la phase finale des négocations autour du CRA (Cyber Resilience Act), une initiative réglementaire dans le domaine de la cyber-sécurité qui risque, dans l’état actuel de certaines versions du texte, d’avoir un impact négatif considérable sur la façon dont les logiciels libres sont écrits, diffusés et utilisés en Europe, et par conséquent sur le dynamisme de la filière professionnelle de l’open source. Les logiciels libres, essentiels à l’économie numérique française et à notre souveraineté numérique, nécessitent en effet une stratégie claire et une protection juridique. Le CNLL demande donc à ce que le gouvernement français fasse tous les efforts nécessaires pour que soient clarifiées les questions de responsabilité pour les créateurs de logiciels et composants open source, afin d’éviter tout risques juridiques et de minimiser l’impact du CRA sur l’économie et la souveraineté numériques.
Le CNLL a publié une étude détaillée de l’impact du CRA sur la filière du logiciel libre et pointe les éléments qui peuvent encore en limiter les conséquences négatives s’ils sont pris en compte lors du trilogue.
Ce qui suit en résume les points clefs.
Le Cyber Resilience Act (CRA) est une initiative réglementaire européenne visant à obliger les fabricants, les distributeurs et les importateurs de produits comportant des composants numériques à respecter des normes de sécurité pour leurs produits ou services dès la phase de conception et tout au long du cycle de vie du produit.
Le CNLL soutient les objectifs du CRA visant à accroître la qualité et les normes de sécurité des matériels et des services en ligne. En outre, les entreprises membres de notre association ont tout intérêt à s’inscrire dans une démarche responsable de renforcement de la sécurité des logiciels.
Mais le CNLL s’inquiète vivement des risques, exposés ci-dessous, que constituerait une rédaction finale du CRA inappropriée eu égard à la réalité des modèles économiques et de développement de la filière open source, et demande au gouvernement français de peser sur les négociations finales afin de protéger sa filière nationale du logiciel libre, qui représente près de 6 Mrds d’euros de CA annuel et 64 000 emplois directs en 2023.
Si le texte final n’est pas “débuggé”, l’écosystème open source, et en aval, l’économie numérique européenne, subira de plein fouet les conséquences négatives suivantes (entre autres):
Le CNLL demande donc au gouvernement français, ainsi qu’à toutes les parties prenantes du trilogue visant à finaliser le texte, de prendre en compte les points suivants:
Le CNLL, Union des Entreprises du Logiciel Libre et du Numérique Ouvert, est l’instance représentative de la filière du logiciel libre en France. Issu du groupement de 12 clusters régionaux, il représente plus de 300 entreprises “pure players” (spécialisées ou avec une activité significative dans le logiciel libre et l’open source): éditeurs, intégrateurs, sociétés de conseil, etc. Il assure la promotion de l´écosystème professionnel du logiciel libre, de son offre de logiciels et de services, de ses atouts spécifiques, et de ses besoins, notamment en termes d’emploi et de formation. Il permet à la communauté des acteurs de la filière d’échanger et de travailler ensemble au développement du marché, dans le respect de valeurs communes.
Plus d’info : https://www.cnll.fr/