Selon l’étude sur l’impact des logiciels et du matériel open source réalisée pour la Commission européenne, les logiciels et le matériel open source sont essentiels à la transformation numérique de l’Union et peuvent donner un coup de fouet à son PIB et à l’emploi. Le CNLL se réjouit de la publication de ce rapport qui confirme les principales observations et recommandations qu’il a présentées récemment.
Paris, 07/09/2021 - La Commission européenne a publié le 6 septembre 2021 une étude sur l’impact des logiciels libres (OSS, Open Source Software) et du matériel libre (OSH, Open Source Hardware) sur l’économie européenne, réalisée par Fraunhofer ISI et OpenForum Europe. Le rapport complet (390 pages) est disponible ici. Un résumé en français (PDF, 12 pages) est également disponible.
Selon le résumé exécutif du rapport :
Les entreprises dans l’UE ont investi environ 1 milliard d’euros dans les logiciels libres en 2018, avec un impact sur l’économie européenne entre 65 et 95 milliards d’euros. L’analyse estime un rapport coûts-bénéfices supérieur à 1:4 et prédit qu’une augmentation de 10 % des contributions aux logiciels libres créerait annuellement 0,4 % à 0,6 % de PIB en plus ainsi que plus de 600 start-ups technologiques supplémentaires dans l’UE. Des études de cas révèlent qu’en privilégiant les logiciels libres, le secteur public pourrait réduire le coût total de possession, éviter un effet de dépendance à l’égard des fournisseurs et accroître ainsi son autonomie numérique. L’étude analyse également les actions de politique publique en Europe et dans le monde.
L’étude estime ainsi que les logiciels libres contribuent entre 65 et 95 milliards d’euros au PIB de l’Union européenne et promettent d’importantes opportunités de croissance pour l’économie numérique de l’Union. Pour y parvenir, l’UE devrait s’engager activement dans une transition vers plus d’ouverture dans sa culture politique et d’investissement.
Le rapport recommande notamment à l’UE:
Le CNLL se réjouit de la publication de ce rapport qui confirme les principales observations et recommandations qu’il a présentées récemment, notamment dans le cadre des missions parlementaires sur l’open data et le logiciel libre dans l’administration (rapport Bothorel) et sur la souveraineté numérique (rapport Latombe).
Selon Stefane Fermigier, co-président du CNLL, qui a participé en tant qu'expert à la réalisation de l'étude : "Le numérique libre représente indéniablement un atout majeur pour l'Europe dans sa quête de la souveraineté numérique, malheureusement encore trop souvent ignoré des autorités nationales et européennes, car son tissu économique est principalement composé de PME, éditrices de logiciels libres ou sociétés de services. Nous nous réjouissons donc que de nouvelles données macro-économiques viennent renforcer notre argumentaire, déjà très riche, et appelons à ce qu'un dialogue soit rapidement ouvert entre les administrations compétentes et les organisations représentatives de la filière pour mettre en œuvre tous les éléments pertinents d'une politique de soutien à notre filière."
Les gouvernements et les entreprises de l’UE ont déjà commencé à réaliser les bénéfices compétitifs des approches ouvertes OSS/OSH, en investissant plus d’un milliard d’euros dans le développement de logiciels open source pour la seule année 2018. Les analyses de données réalisées dans le cadre de l’étude projettent que si les contributions à l’open source augmentaient de 10 % dans l’UE, elles généreraient un gain de PIB de 0,4 % à 0,6 % (environ 100 milliards d’euros).
Pour récolter ces bénéfices, l’étude souligne la nécessité d’un profond changement de culture et d’investissements importants dans les technologies ouvertes. Plusieurs gouvernements d’États membres et institutions de l’UE ont déjà fait les premiers pas dans cette direction, et l’étude fournit maintenant aux décideurs politiques les éléments de décision nécessaires pour intensifier leurs efforts dans l’intérêt de l’économie et des citoyens de l’UE.
Le CNLL espère en particulier que le gouvernement français, qui peut se targuer du leadership de l'administration et du secteur privé français en matière d'adoption et de production des logiciels libres, saura se saisir du sujet à l'occasion de la Présidence française de l'UE au premier semestre 2022 pour apporter son expérience à la construction de l'Union européenne du logiciel libre.