Résultats de l'enquête annuelle du CNLL sur la formation et l'emploi

  • 16 novembre 2016

Les entreprises du logiciel libre tirent la croissance et l'emploi du secteur de l'open source

Le CNLL (Union des entreprises du logiciel libre et de l'open source en France) a réalisé à l’occasion du POSS 2016 une enquête auprès de ses membres, « pure players » du logiciel libre et de l’open source en France. Il ressort de cette enquête :

Sur l’ensemble du marché et sa croissance

La croissance du chiffre d’affaire de ces entreprises a été de l’ordre de +15% entre 2015 et 2016. Cette croissance devrait se prolonger en 2017.

Ce constat valide les hypothèses de croissance réalisées par l'étude 2015-2020 PAC (Pierre Audoin Conseil) pour CNLL/Syntec/Systematic l’an dernier sur le CA de l’ensemble du secteur du logiciel libre, et le porte donc à 4.5 Mrd d’Euros au moins en 2016.

Nous constatons avec cette enquête exclusive auprès des membres du CNLL que le chiffre d'affaire des acteurs full player progresse 1,6 fois plus vite que l'ensemble du secteur (pure & impure players) et de 6 fois plus vite que l'ensemble du secteur du numérique (chiffres Syntec Numérique).

C'est une bonne nouvelle pour notre filière qui voit se renforcer sa structuration à la fois en nombre d'entreprises et qui voit aussi ses Start-Up, PME et ETI se renforcer en taille.

Sur la typologie des entreprises

La majorité des entreprises du secteur, pour ce qui concerne les pure players, est de petite taille (médiane du CA 2015 : 720 kE, médiane du CA 2016 : 793 kE, progression du CA: 15.74%, effectif médian: 10 personnes).

En terme de métier principal, le secteur se divise approximativement en 2/3 de sociétés de services (ESN), et 1/3 d’éditeurs de logiciels open source.

Sur l'emploi

Les entreprises du CNLL qui ont répondu anticipent une forte augmentation de leurs effectifs, 25% pour 2017.

Cela représentera pour l'ensemble des acteurs full open source et LL environ 1000 postes créés et à pourvoir pour 2017.

Là aussi, le taux de croissance des effectifs des entreprises full open source est supérieur à la croissance prévisionnelle annoncé dans l'Etude PAC 2015-2020. (Pour mémoire le secteur global représentait environ 30000 personnes en 2015 et atteindra plus de 50000 personnes en 2020.)

Sur le recrutement et la formation

Les entreprises du secteur recherchent majoritairement (72%) des diplômés de niveau master ou ingénieur, et recrutent à part sensiblement égales des jeunes diplômés, des personnes déjà en poste, et des personnes en alternance ou en POE.

Nous constatons que le « sourcing » de ces recrutements sera plus en plus diversifié.

Si les entreprises Start Up/PME/ETI du LL et de l'Open Source misent pour 1/3 sur des recrutements d'ingénieurs ou techniciens confirmés (en poste) mais aussi pour plus de 50% sur des jeunes sortis de l'enseignement supérieur. A noter le taux relativement important de POE (15%) le dispositif de reconversion de Pôle Emploi.

Les PME du Logiciel Libre et de l'Open Source se bagarrent sur ce terrain du recrutement en optimisant tous les leviers mis à leur disposition.

Concernant le recrutement et l’intégration de jeunes diplômés, les entreprises du libre privilégient comme on peut s’y attendre les écoles d’ingénieurs (35%) et les cursus universitaires (25%).

Là aussi, nous constatons que pour faire face à la pénurie de compétences, les entreprises jouent la carte de la diversification en multipliant les filières de formation initiale. Nous avons un bloc de plus de 50% composé de l'Enseignement Supérieur « traditionnel » et un bloc plus disparate de cursus de formations plus spécialisées par métiers et technologies (Web, 42, Simplon,…). A noter une attente forte de cursus spécifiques au LL et Open Source (avec l'apparition notamment de l'Open Source School en 2016).

Sur les profils recherchés

Les postes les plus recherchés restent les profils de développeurs, devant les chefs de projets et les administrateurs systèmes. On voit émerger les demandes sur des profils de data scientists (spécialistes du traitement des données), et du digital.

Comme dans l'étude de PAC 2015 nous constatons une grande diversité des métiers et des technologies open source pratiquées par les entreprises du CNLL.

Nous avons de même posé une question concernant les types de profils qui vont le plus évoluer et croître dans les prochaines années.

En premier assez loin devant les métiers du développement (Front, Back, DevOps, FullStack,..) vont encore être les plus recherchés sur 2017.

La deuxième catégorie de poste concerne globalement les métiers de la donnée puis un peu plus loin derrière et à égalité les métiers de l'infra (ASR,..), de chefs de projets et les métiers du Cloud et du Digital.

Les entreprises sélectionnent les candidats sur des critères qui sont parfois spécifiques au secteur, et qui incluent notamment la participation à des projets de développement de logiciels libres, la curiosité et l’ouverture d’esprit.

En conclusion

Les entreprises du LL et de l'Open Source sont des entreprises en forte croissance, de proximité et de profil majoritairement PME. Le recrutement et l'accès à des cursus de formations initiales et continues adaptés aux besoins des entreprises sont des éléments clés pour le développement économique des entreprises de notre filière et leur réussite économique.

A propos du CNLL

Le CNLL, union des entreprises du logiciel libre et de l'open source, est l´instance représentative, au niveau national, de la filière du numérique ouvert. Il regroupe 12 associations et groupements d’entreprises, et, par leur intermédiaire, plus de 300 entreprises françaises spécialisées ou avec une activité significative dans le logiciel libre - éditeurs, intégrateurs, sociétés de conseil, etc. Le CNLL a pour principales missions de représenter l´écosystème professionnel du logiciel libre auprès des pouvoirs publics et des organisations nationales et internationales existantes ; d’assurer une visibilité plus importante de l’ensemble de l’écosystème, de son offre de logiciels et de services, de ses atouts spécifiques et de ses besoins, notamment en termes d’emploi et de formation ; enfin, de permettre aux acteurs de la filière de se reconnaître en son sein, d’échanger et de travailler ensemble au développement du marché, dans le respect de valeurs communes.

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